La situation ne cesse de se dégrader en Haïti, malgré la présence depuis un an de plus de 7 000 Casques bleus de l'ONU. Mardi, le consul honoraire français de Cap-Haïtien (la deuxième ville du pays, au Nord) a été tué dans sa voiture, prise dans une fusillade sur la route qui mène de l'aéroport de Port-au-Prince au centre de la capitale, considérée comme l'une des plus dangereuses du pays. L'origine des tirs n'a pas pu être déterminée.
La mort de Paul-Henri Mourral, 50 ans, a été attribuée par l'ambassade de France à Port-au-Prince à l'«insécurité» générale qui ne cesse de croître dans l'île depuis plusieurs mois. Le même jour, le marché Têt-Boeuf, un des principaux de la capitale, a été attaqué à la mitraillette et au cocktail Molotov. Deux personnes ont été tuées par balles et, hier, au moins cinq nouveaux corps ont été découverts dans les décombres du marché incendié.
Le pouvoir en place du gouvernement de Gérard Latortue attribue cette flambée de violence aux gangs armés favorables à l'ex-président Jean-Bertrand Aristide qui contrôleraient encore des quartiers entiers de la capitale. Le 29 février 2004, après dix ans de gouvernement autocratique, de manipulations électorales et de violations des droits de l'homme, Aristide avait été bouté hors du palais présidentiel par une intervention américaine alors que le pays était au bord de la guerre civile.
«Chimères». Depuis, l'ex-président est en exil en Afrique du Sud, d'où il «approuve les manifestations en faveur de [son] reto