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Libération

Pékin reste irascible sur Tiananmen

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Un reporter a été accusé d'espionnage pour son enquête sur le massacre.
publié le 2 juin 2005 à 2h26

Pékin de notre correspondant

L'accusation est lourde : espionnage. A ce titre, le journaliste hongkongais Ching Cheong, travaillant pour le quotidien singapourien Strait Times, encourt la peine de mort. Son crime : avoir tenté de se procurer des retranscriptions d'interviews secrètes de l'ancien numéro un chinois Zhao Ziyang, limogé lors du Printemps de Pékin en 1989 et décédé en janvier dernier.

Ching Cheong est apparemment tombé dans un piège à Canton en espérant rencontrer un intermédiaire. Il a été arrêté il y a un mois, mais sa détention n'a été connue que lundi. Le lendemain, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Pékin a affirmé que le journaliste avait «avoué» s'être livré à des activités d'espionnage sans préciser au profit de quel pays.

Désavoué. Un autre journaliste employé par un organe de presse étranger, Zhao Yan, enquêteur au bureau du New York Times à Pékin, détenu depuis déjà sept mois pour avoir divulgué des «secrets d'Etat» à des étrangers, vient, lui, d'être accusé de «fraude», ce qui permet de le garder sept mois de plus sans procès. Il n'a pas eu de contact avec sa famille ou son avocat depuis son arrestation en septembre.

L'affaire Ching Cheong, si elle inquiète sérieusement les journalistes chinois, en dit surtout long sur la nervosité du pouvoir sur tout ce qui touche au massacre de la place Tiananmen, il y a seize ans.

Zhao Ziyang, alors secrétaire général du Parti communiste, s'était opposé à l'usage de la force contre les étudiants qui