Menu
Libération
Interview

«Un accord historique pour la Géorgie»

Article réservé aux abonnés
publié le 2 juin 2005 à 2h26

Après des mois de négociations, la Russie a signé lundi un accord avec la Géorgie, s'engageant à fermer d'ici à la fin 2008 ses deux dernières bases militaires, Batoumi et Akhalkalaki. Salomé Zourabichvili, ministre géorgienne des Affaires étrangères qui, née à Paris, a passé trente ans dans la diplomatie française, explique à Libération la portée de cet accord.

Pourquoi les Russes se sont-ils enfin décidés ?

Il s'agit d'un accord historique, car il marque la fin de deux siècles de présence militaire russe, sous la forme de l'empire tsariste, de l'Union soviétique, puis de la Russie. Depuis l'indépendance en 1991, la Géorgie cherchait à se libérer de ces bases. Il y avait d'ailleurs eu un accord au sommet d'Istanbul en 1999 (à la suite duquel la Russie s'était retirée d'une base, alors qu'elle devait toutes les évacuer, ndlr). Mais il n'avait pas été respecté.

Cela a été une lente maturation, avec des avancées et des retours en arrière, qui a nécessité une vraie décision politique. La Russie devait en effet accepter de vivre avec des républiques indépendantes à ses frontières sans vouloir toujours exercer une domination directe, par le biais des bases militaires. La révolution ukrainienne a sans doute joué un rôle, en montrant que ces processus étaient irréversibles. Notre volonté d'aller jusqu'au bout, par des négociations ou par d'autres voies, a aussi pesé, tout comme la détermination américaine que le président Bush a dû exprimer à Moscou lors des cérémonies du 60e annivers