Moscou de notre correspondante
Ce fut bien un «assaut» des forces spéciales russes qui a déclenché le massacre de Beslan le 3 septembre, a assuré le seul preneur d'otages rescapé, le Tchétchène Nourpachi Koulaïev, devant le tribunal de Vladikavkaz qui le juge depuis deux semaines. Au troisième jour de la prise d'otages, le «colonel» qui dirigeait le commando a soudain «accouru» dans le gymnase où étaient entassés plus de 1 000 enfants, parents et professeurs, a raconté mardi Nourpachi Koulaïev, 24 ans.
«L'assaut commence», aurait crié ce colonel, annonçant qu'un sniper venait d'abattre l'un de ses hommes. Il aurait alors appelé avec son portable le quartier général des forces de l'ordre et hurlé : «Qu'est ce que vous faites ? Vous donnez l'assaut ? Vous ne savez pas combien il y a d'enfants ici ?» Puis il aurait rageusement jeté son téléphone et ordonné de se «battre jusqu'au bout». Selon ce récit, les snipers russes auraient réussi à abattre les deux preneurs d'otages qui tenaient en main deux grosses charges placées dans le gymnase, qui auraient alors explosé et provoqué les deux premières très fortes détonations, entendues juste après 13 heures.
Cette version contredit celle des autorités russes qui ont toujours assuré que le dénouement de la prise d'otages de Beslan avait été provoqué par les Tchétchènes eux-mêmes, de façon totalement «inattendue». Le récit de l'accusé, qui assure n'avoir jamais «tué personne», est bien sûr à prendre avec précaution. Mais la version officie