Marseille de notre correspondant
Youssef Chahine est prêt à se rendre à Bagdad et «à prendre tous les risques» pour accélérer la libération de Florence et Hussein. Le cinéaste égyptien, né en 1926, l'assure dans un des 150 messages de personnalités étrangères qui, réunis dans une bonbonne transparente, seront jetés dimanche au large de Marseille dans les flots de la Méditerranée, pour marquer les 150 jours de détention. Du cinéaste japonais Kitano au pianiste argentin Miguel Angel Estrella, de l'écrivain américain Rick Moody à la prix Nobel de littérature Elfriede Jelinek, de William Boyd à Günter Grass en passant par Isabel Allende ou Ahmed Simozrag, un des expulsés de Folembray au Burkina-Faso, sans oublier Bronislaw Geremek ou Gilberto Gil, tous implorent les ravisseurs de la journaliste et son guide de hâter leur libération.
Dans l'espoir qu'un seul de ces messages trouve son destinataire, 150 bateaux quitteront le Vieux-Port à Marseille, dimanche, à 10 heures, et les accompagneront jusqu'à l'îlot du Planier, rebaptisé Planier-la-Liberté. «150 jours, 150 bateaux, 150 messages à la mer», voilà le thème de la journée à l'appel du comité de soutien. Une banderole sera déployée sur l'îlot qui, au large de la baie marseillaise, semble tout désigné pour symboliser l'espoir : depuis 1320, son phare signale aux marins et autres exilés l'approche de la cité phocéenne comme l'annonce d'une nouvelle vie. «Quelle que soit l'heure où vous le regardiez, dites-vous qu'à cet instant on pa