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Libération

Liban: Kassir salué par ses pairs

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A Beyrouth, 200 journalistes ont rendu hommage à leur confrère assassiné.
publié le 4 juin 2005 à 2h28

Beyrouth envoyé spécial

Un long silence, à peine rompu par les cloches de la cathédrale orthodoxe voisine, pour dire leur hommage à la victime et le stylo au poing pour dire toute leur colère, quelque 200 journalistes libanais ont rendu hommage vendredi matin à Samir Kassir, assassiné la veille dans un attentat à la voiture piégée à Beyrouth. La cérémonie, qui a duré une heure sous un dur soleil, s'est déroulée autour d'une statue dédiée aux martyrs, opposants et journalistes exécutés au début du XXe siècle par les autorités ottomanes.

A quelques dizaines de mètres de là, se dressent l'immeuble du quotidien An-Nahar, fer de lance de l'opposition antisyrienne où Kassir était éditorialiste, et le tombeau de Rafic Hariri, tué le 14 février dans un attentat à l'explosif.

«Pensée libre». «Martyr du soulèvement de l'indépendance», pouvait-on lire sur un gigantesque portrait de Samir Kassir dressé sur cette place, appelée «place de la Liberté» à la suite des manifestations qui y ont eu lieu après l'assassinat de l'ancien Premier ministre. «La pensée libre assassinée», titrait vendredi en une le quotidien l'Orient-le Jour et son concurrent anglophone The Daily Star saluait «l'insolent coeur de lion». Dans son propre journal, près de 30 articles rendaient hommage à celui qui fut l'un des inspirateurs du «printemps de Beyrouth». Ghassan Tueini, son propriétaire, a rappelé son rôle dans «l'éclairage des cerveaux et des coeurs des Libanais [...] qui ont participé à la révolte» contre la tu