Michael Jackson est-il un dangereux pédophile récidiviste ou un homme- enfant richissime et vulnérable, cible d'une famille d'escroc ? Le jury doit trancher au terme de quatre mois d'un procès événement à Santa Maria, petite ville agricole californienne, connue pour ses fraises et son rodéo. Alors que des centaines de fans du monde entier convergent aux grilles du tribunal, les douze jurés se sont retirés vendredi pour délibérer.
Auparavant, ils ont entendu les plaidoiries finales de l'accusation et de la défense. Brillantes, de l'avis de nombreux commentateurs judiciaires. Le procureur Tom Sneddon avait sagement renoncé à formuler le réquisitoire : adversaire du chanteur lors du scandale pédophile de 1993, alors étouffé à coups de millions de dollars, il est souvent accusé de mener une vendetta personnelle contre Michael Jackson. Son adjoint Ron Zonen a mené la charge pendant trois heures.
Impassible. «Ce procès est l'histoire d'un rescapé du cancer âgé de 13 ans, exploité par un chanteur connu dans le monde entier», a martelé le procureur adjoint, sous le regard impassible de l'artiste, frêle et couvert de poudre blanche. Ron Zonen décrit l'accusé comme un prédateur sexuel de 46 ans, qui attire ses proies dans son ranch féerique de Neverland. Il fournit à des jeunes garçons «des clés et des codes» pour les faire entrer dans la forteresse de «l'interdit» : sa chambre, protégée par des alarmes, mais aussi l'univers de la sexualité adulte. La séduction s'opère