Dakar de notre correspondante
Au Sénégal, alors que se profilent les élections législatives de 2006, le climat politique se dégrade. Le Parti démocratique sénégalais (PDS), au pouvoir, est proche de l'implosion, tandis qu'un dirigeant de l'opposition a été arrêté.
Lundi, le secrétaire général du Parti de la réforme, Abdourahim Agne, a été inculpé de «menace contre la sécurité de l'Etat» après avoir demandé aux Sénégalais «de prendre exemple sur l'Ukraine et de descendre par millions dans les rues pour exiger le départ du président de la République Abdoulaye Wade». Un membre de l'Alliance des forces de progrès (opposition) stigmatise pour sa part les «dérives du pouvoir» qui «résultent de la situation interne du PDS».
Après vingt-six ans d'opposition, Wade a accédé au pouvoir en 2000 en s'appuyant sur son parti fondé en 1974. Aujourd'hui, son mouvement est miné par des querelles intestines. Le mois dernier, douze députés ont quitté la coalition au pouvoir pour constituer un nouveau groupe parlementaire. Leur départ a été imputé par les fidèles du vieux président, âgé de 79 ans, à Idrissa Seck. Longtemps considéré comme le fils spirituel du président Wade, cet ancien Premier ministre est tombé en disgrâce depuis son limogeage en avril 2004.
Après le départ des douze, son domicile à Dakar a été bombardé de bouses de vache, d'oeufs pourris et de tripes. Selon les confidences de certains membres de ce «commando», cette attaque aurait été commanditée par un ministre qui avait été accu