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Libération

Tony Blair, tiède ambassadeur de l'UE

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Le Premier ministre britannique reste l'un des plus europhiles de son parti, le New Labour.
publié le 7 juin 2005 à 2h29

Tony Blair avait 22 ans quand il lui a été donné l'occasion pour la première fois de réfléchir à la place de la Grande-Bretagne en Europe. C'était en 1975, à l'occasion du référendum organisé par Harold Wilson sur le maintien du Royaume-Uni au sein de la Communauté économique européenne. Il aurait alors voté oui. L'époque était difficile, et l'affaire si complexe que les tenants du yes, conservateurs et travaillistes, se retrouvaient secrètement pour orienter la campagne. Mais il n'avait pas encore de grande conviction, pas davantage sur l'Europe qu'en politique. Quand il s'engage dans les rangs du Labour, Blair oscille. Il est d'abord antieuropéen, tendance lourde de son parti. Puis il change en 1983. On l'oublie souvent, la conversion à l'Europe des militants du Labour a été longue, elle a connu des hoquets, elle doit beaucoup aux perspectives de «protection» sociale que traçait un Jacques Delors face à des camarades socialistes dont le pays était sous le joug de Thatcher à la fin des années 80.

Acrobate. En faisant annoncer hier par son ministre des Affaires étrangères le gel de l'examen de la loi sur le référendum (lire ci-contre), Blair rend involontairement service à Jacques Chirac. «Les Britanniques vont à l'encontre du processus institutionnel, et se placent dans la situation des brebis galeuses de l'histoire, ce qui arrange les Français», note Michael Bruter, de la London School of Economics. Ce qui ne signifie pas que Tony Blair est ravi d'enterrer ce texte, sur le