Que s'est-il réellement passé dans le désert mauritanien ? Seule certitude : quinze soldats mauritaniens ont trouvé la mort dans l'attaque, samedi à l'aube, de la petite base militaire de Lemgheity, à la frontière de la Mauritanie, du Mali et de l'Algérie. La centaine d'assaillants armés est repartie à bord de six véhicules, perdant cinq hommes. Nouakchott a immédiatement attribué ce raid au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), des islamistes algériens, présentés par Alger comme proches d'Al-Qaeda. Comme par hasard, le GSPC a confirmé lundi soir sur l'Internet avoir mené cette opération, qu'il date de vendredi, «pour venger [ses] frères emprisonnés par le régime mécréant» de Nouakchott.
A point nommé. Ces derniers mois, le pouvoir mauritanien a effectué des arrestations importantes dans les milieux islamistes. Depuis le 25 avril, une cinquantaine d'entre eux ont été arrêtés et incarcérés. Cette rafle fait suite à l'interpellation et l'inculpation pour «constitution d'association de malfaiteurs» de sept «jihadistes» sur une vingtaine recherchés. L'attaque de ce poste militaire tombe donc à point nommé pour justifier une répression intérieure implacable visant à étouffer toute contestation, des islamistes aux nationalistes panarabes.
Le président Ould Taya, qui a reconnu Israël et courtise Washington, est très contesté dans son pays, qu'il dirige d'une main de fer. L'attaque lui permet aussi de réclamer à l'Occident plus de moyens dans la «lutte antiterroris