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Libération

Le président bolivien victime de la «guerre du gaz»

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publié le 8 juin 2005 à 2h31

Apparemment, le président bolivien, Carlos Mesa, a fini par jeter l'éponge, après trois semaines de crise, de grèves, de manifestations et de blocus de routes qui paralysent le pays. Le chef de l'Etat, un journaliste et historien indépendant de 51 ans, sans appui politique au Parlement, a annoncé lundi soir qu'il présentait sa démission. Il faut maintenant qu'elle soit entérinée, ou non, par le Congrès ­ députés et sénateurs réunis. Mais, bloquées depuis deux semaines par les manifestants, les deux assemblées n'ont pas pu se réunir.

Le 7 mars, Carlos Mesa avait déjà présenté sa démission, tout en sachant qu'elle serait refusée par les députés. Très populaire, avec 68 % d'opinions favorables dans les sondages, il apparaissait alors comme un dernier rempart face à l'explosion du pays le plus pauvre d'Amérique du Sud, en proie à d'extrêmes tensions sociales et politiques.

Bloqué. «Je reste Président jusqu'à ce que le Congrès prenne sa décision», a rappelé le Président lundi. Mais le ton de son discours laissait entendre que son retrait était cette fois voulu et irrévocable : «Je veux présenter mes excuses à la patrie si je n'ai pas été capable de la servir.» Depuis quelques jours, les mouvements sociaux mais aussi la plupart des partis politiques réclamaient des élections anticipées. Pour en arriver là, il faudra cependant que les deuxième et troisième personnages de l'Etat, les président du Sénat et de la Chambre des députés, refusent d'assurer l'intérim, ce qui obligerait la Co