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Libération

Les Américains privés de cannabis thérapeutique

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La Cour suprême autorise les poursuites fédérales contre les malades usagers de marijuana.
publié le 8 juin 2005 à 2h31

Washington de notre correspondant

Les malades en phase terminale qui fument du cannabis pour alléger leurs souffrances peuvent être poursuivis pour violation des lois fédérales, même si la loi de l'Etat où ils se trouvent autorise la prescription médicale de cette drogue. La Cour suprême a infligé lundi un sérieux coup à la campagne pour la libéralisation de la marijuana aux Etats-Unis, donnant raison au gouvernement, qui dénie toute valeur médicale à cette drogue. Dix Etats, sur la côte ouest et au nord-est, ont déjà autorisé la prescription médicale de marijuana pour les personnes en grande souffrance (1).

L'affaire avait été portée devant la justice par deux Californiennes, Angel Raich, 39 ans, victime d'une tumeur au cerveau, et Diane Monson, 48 ans, qui souffre d'une maladie de la colonne vertébrale. L'une et l'autre ont indiqué lundi qu'elles continueraient à fumer de l'herbe (qu'elles produisent elles-mêmes) lorsqu'elles souffrent, comme le leur a prescrit leur médecin. «Si j'arrête le cannabis, je meurs. Donc je continue», a déclaré Angel Raich, qui affirme qu'elle fume du cannabis par nécessité, mais sans plaisir. Elle a annoncé qu'elle allait appuyer une campagne de lobbying pour faire changer la loi fédérale. Les chances de succès d'une telle campagne sont minimes. Et selon la Maison Blanche, la décision de la Cour suprême «a clos le débat politique sur le cannabis médical».

La Cour n'a pas annulé les lois des dix Etats «permissifs», elle s'est contentée de ne pas in