Vladikavkaz envoyée spéciale
Dans une petite salle tout en Formica de la Cour suprême de Vladikavkaz, c'est un face-à-face terrible qui se joue depuis le 17 mai, à raison d'une ou deux audiences par semaine. Dans la cage des accusés, le Tchétchène Nourpachi Koulaïev, 24 ans, seul survivant du commando de terroristes qui avait pris en otage l'école numéro 1 de Beslan, le 1er septembre 2004. Face à lui, une foule de femmes avec quelques hommes tout en noir, parents des 318 otages qui ont été tués.
Confrontés à l'un de ceux qui pendant trois jours ont terrorisé leurs enfants, les ont laissés mourir de peur et de soif, avant de tirer dans le dos de ceux qui s'enfuyaient, quelques parents laissent éclater leur émotion : «Ce qu'il faut, c'est l'abattre comme un chien», lance Viktor Essiev, un retraité de 66 ans qui a perdu son fils dans l'école. «Ces boïvikis étaient venus pour tuer. Car ils savaient bien que jamais Poutine ne négocierait avec eux, en tout cas certainement pas le retrait des troupes russes de Tchétchénie, comme ils le demandaient.» «Fusillez-le ! Sur la place publique !» crie un autre.
Combattant expérimenté. Même assommés de douleur, tous ces parents ont bien conscience que ce jeune Tchétchène n'est qu'un petit maillon de la prise d'otages, qui leur a été jeté en pâture pour défouler leur colère, alors que les enquêtes officielles du parquet et de la commission parlementaire ne sont pas encore achevées. Et pour cela, les mères de Beslan ont fait le choix, à pein