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Libération

Washington s'inquiète de la crise européenne

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En tournée dans l'UE, un émissaire de Bush se fait le chantre d'une Europe «capable de travailler avec les Etats-Unis».
publié le 9 juin 2005 à 2h32

«Il n'y a aucune satisfaction, ni secrète ni autre», côté américain, devant la cuisante défaite de Jacques Chirac au référendum du 29 mai. Plutôt que de remuer de vieilles rancoeurs, Daniel Fried, secrétaire d'Etat adjoint américain chargé des Affaires européennes, est venu dire mardi à Paris l'inquiétude de Washington devant la crise déclenchée par les deux non à la Constitution. «Les Etats-Unis veulent une Europe forte comme partenaire», a-t-il répété.

«Défis». Washington, resté discret jusqu'ici, a finalement dépêché un émissaire en Europe, porteur d'un unique message : les Etats-Unis n'ont aucun intérêt à voir une Europe affaiblie et divisée. Au contraire. «Pour faire face aux défis de sécurité du XXIe siècle», Washington a besoin d'une «Europe forte politiquement», «capable de travailler avec nous sur un agenda commun». Le secrétaire d'Etat adjoint a égrené tous les dossiers où les deux parties coopèrent déjà : la stabilisation en Afghanistan et en Irak, la solution du conflit israélo-palestinien, la promotion de la démocratie au Liban, dans le Grand Moyen-Orient, en Ukraine, en Biélorussie et en Moldavie, sans oublier les Balkans.

L'émissaire américain, qui a commencé sa tournée lundi en Italie et la termine aujourd'hui en Allemagne, a même eu des accents enthousiastes pour célébrer l'Europe. «L'Europe est une idée merveilleuse, fondée sur la liberté, la solidarité et la fin des guerres», a-t-il clamé, se défendant de vouloir s'ingérer dans les débats sur la Constitution