Menu
Libération

La réconciliation se fait attendre au Togo

Article réservé aux abonnés
Face aux exigences de l'opposition, le Président a choisi un Premier ministre de cohabitation sans réelle autorité.
publié le 10 juin 2005 à 2h33

Au Togo, la réconciliation prônée par la France, l'ancienne puissance tutélaire, mais aussi par les Etats de la région, est mal partie. Face aux conditions posées par les principaux partis de l'opposition pour entrer dans un gouvernement d'union nationale, le nouvel homme fort de Lomé, Faure Gnassingbé, a nommé, mercredi soir, Edem Kodjo au poste de Premier ministre. Personnalité modérée, cet ex-baron du régime, passé à l'opposition en 1990, est un homme sans réelle autorité au Togo. Candidat à la présidentielle de 2003, il avait obtenu 0,96 % des voix... «Nous espérions une ouverture plus grande qui n'a pas pu se concrétiser», reconnaît-on à Paris, tout en rendant l'opposition radicale responsable de cet échec.

Sûr de sa victoire, Faure Gnassingbé avait tendu la main à l'opposition avant même le scrutin du 24 avril, marqué par des fraudes massives et suivi par une série d'exactions commises par les forces de l'ordre. Mais, en début de semaine, les négociations entre les deux parties ont échoué. Le fils du général Eyadéma, décédé le 5 février après trente-huit ans au pouvoir, a rejeté les conditions posées par l'opposition «radicale». Estimant avoir été dépossédée de la victoire, celle-ci avait placé la barre très haut: ses exigences ne laissaient à Faure Gnassingbé que les chrysanthèmes à inaugurer...

Le président togolais a donc dû se rabattre sur Edem Kodjo. A 67 ans, ce diplômé de l'ENA, retrouve le rôle de Premier ministre de cohabitation qu'il avait déjà assumé de 1994 à