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Libération

Corée du Nord : Washington navigue à vue

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Alors que Pyongyang poursuivrait son programme nucléaire, les Etats-Unis hésitent entre diplomatie et force.
publié le 11 juin 2005 à 2h33

Quel est le pays du monde où sévit la famine, où le pouvoir se lance dans l'organisation de matchs de boxe féminine, fabrique des bombes atomiques, bloque les stations de radio sur les fréquences officielles et appelle son dirigeant portant des chaussures à semelles compensées «le Soleil du XXIe siècle» ?

Escalade verbale. Il est toujours facile de railler la Corée du Nord. Mais il faut dire que le régime stalinien ultramilitarisé, malgré le danger bien réel qu'il représente en termes de prolifération nucléaire, prête à sourire même dans ses échanges avec son ennemi juré américain. Témoin cette nouvelle escalade verbale déclenchée le 16 mai par la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice qualifiant la Corée du Nord d'«avant-poste de la tyrannie». L'agence de presse officielle du parti unique nord-coréen répliqua en traitant George W. Bush de «tyran fasciste» et d'«imbécile politique pire que Hitler». Le vice-président Dick Cheney renchérit en s'attaquant au «cher leader» nord-coréen Kim Jong-il, qualifié de l'«un des dirigeants les plus irresponsables de la planète». La réplique de Pyongyang ne tarda pas à dépeindre Cheney sous les traits d'une «bête assoiffée de sang» doublée d'un «monstre cruel». Dans le même temps, le régime de Kim Jong-il, qui exige d'être reconnu en temps que puissance nucléaire, réaffirme posséder la bombe atomique et dit continuer d'en fabriquer.

Le président George W. Bush hésite sur l'attitude à adopter envers l'hypocondriaque Kim Jong-il. La Corée du Nord