A une semaine du sommet des Vingt-Cinq, les 16 et 17 juin à Bruxelles, Jacques Chirac et Gerhard Schröder n'ont rien à proposer pour sortir l'Europe de l'ornière. A défaut d'idées, le vieux couple franco-allemand, sonné par le double rejet de la Constitution européenne, se ressoude sur le dos de Tony Blair : réunis vendredi à l'Elysée, les deux dirigeants ont crié haro sur le fameux «chèque britannique», le rabais au budget européen arraché en 1984 par Margaret Thatcher.
Equité. Pour le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, qui présidera ce Conseil européen, un accord sur le budget 2007-2013 est capital pour faire la preuve que l'Union respire encore. «Le chancelier et moi pensons que tout doit être fait pour ne pas ajouter de difficultés financières à des difficultés politiques», a indiqué le président français. Et de souligner que «chacun doit faire un effort» : «Nos amis britanniques doivent prendre conscience de la nécessité d'une plus grande équité des charges que chacun supporte.» Pour enfoncer le clou, Chirac a nommément désigné «la technique, aujourd'hui ancienne, du chèque britannique».
Gerhard Schröder, de son côté, a plaidé pour «un compromis constructif», qui ne doit pas être «synonyme d'effort unilatéral demandé à la France et à l'Allemagne». Une ouverture pouvant laisser présager que Berlin, bien déterminé à limiter le prochain budget à 1 % du produit intérieur brut de l'Union, pourrait assouplir sa position et avaliser le plafond de 1,06 % propos