Berlin de notre correspondante
Et dire que Gerhard Schröder rêvait d'une sortie pleine de panache... «Révulsant», «ignominieux», «indigne»... voilà comment les commentateurs ont qualifié le spectacle politique de la semaine. Principale cause de cette surchauffe : les rumeurs de démission du chancelier, lancées par une agence de presse allemande et voulant que le Parti social-démocrate réfléchisse à un retrait de Schröder au profit du président du SPD, Franz Müntefering, qui mènerait le gouvernement au terme prévu de la législature, en septembre 2006.
Motion de confiance. Le soir de sa cuisante défaite électorale en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le chancelier allemand avait pris tout le monde de court en annonçant des élections anticipées pour septembre 2005. Seul problème, la Constitution allemande interdit à l'exécutif de dissoudre le Bundestag, afin d'éviter les errements de la république de Weimar. S'appuyant sur deux précédents (Willy Brandt en 1972 et Helmut Kohl en 1982), le chancelier pensait avoir trouvé la parade, avec le dépôt d'une motion de confiance au Bundestag. Il suffirait alors que plusieurs députés de sa majorité votent contre, pour qu'il puisse demander au président de la République de dissoudre le Bundestag.
Mais cette solution se heurte à des résistances politiques et constitutionnelles. Plusieurs grands juristes allemands se sont élevés contre cette «manipulation», estimant que le chancelier doit prouver qu'il n'a plus de majorité pour gouverner. Or ni les