Téhéran envoyé spécial
L'acteur Sean Penn, c'est pour l'ex-président Hachemi Rafsandjani, qui a accepté de rencontrer l'idole hollywoodienne de passage à Téhéran. Les yeux bleus étant très rares en Iran et faisant chavirer le coeur des filles, Mohammed Baqer Qalibaf, un dur parmi les durs, a choisi de faire colorer les siens sur les affiches électorales, y compris celles en noir et blanc. De son côté, Mehdi Karoubi, le mol ex-président (réformateur) du Parlement, a évité de montrer son turban de religieux sur la plupart des photos, mais semble fier de ses lunettes à monture de titane. A défaut d'avoir de vrais programmes, les principaux candidats à l'élection présidentielle de vendredi ont découvert une vertu largement absente des précédents scrutins, celle du marketing. Marketing ici, marketing là, l'Iran islamiste se met au goût du jour. Pour une bonne raison : la jeunesse iranienne adore tout ce qui est nouveau, les gadgets, les fringues et le cinéma américain. Et on comprend que les candidats aient le souci de la séduire : les moins de 25 ans représentent les trois quarts de la population d'un pays où l'on peut voter dès 15 ans. Et apparaissent largement indifférents au scrutin.
Prière. A l'évidence, Rafsandjani a des conseillers de génie. Lui qui n'accorde que d'exceptionnelles interviews en a donné une hier à Sean Penn, venu suivre la campagne électorale pour le compte du... San Francisco Chronicle. Depuis son arrivée, la presse iranienne traque le moindre de ses faits e