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Libération

La CPI va inculper deux Ougandais

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La Cour pénale internationale doit délivrer ses premiers mandats d'arrêt.
publié le 13 juin 2005 à 2h34

Le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo, s'apprête à délivrer les deux premiers mandats d'arrêt depuis la naissance de cette juridiction internationale permanente, entrée en fonction il y a trois ans. Ces mandats doivent viser deux chefs rebelles ougandais de l'Armée de résistance du seigneur (LRA), responsable depuis dix-neuf ans d'une guerre civile qui a causé 100 000 morts et chassé 1,5 million d'habitants de leurs villages. La LRA s'est illustrée par l'enlèvement de quelque 30 000 enfants qui, une fois drogués, sont envoyés au combat ou prostitués.

Joseph Kony, le chef de la LRA, est le premier visé par le procureur. Cet ancien instituteur, illuminé, se dit investi d'une «mission divine» : instaurer un régime inspiré des dix commandements et d'un onzième de son invention : «Tu ne rouleras point en bicyclette», tous ceux coupables de violer cet interdit sont amputés. Vincent Otti, l'un de ses principaux lieutenants, ferait l'objet du deuxième mandat d'arrêt. D'autres inculpations pourraient suivre, notamment au sein de l'armée ougandaise, le procureur ayant inclus dans son enquête tous les crimes commis dans le nord du pays. Luis Moreno-Ocampo avait accepté de suspendre ses inculpations au début de l'année, alors que le président Yoweri Museveni négociait un accord de paix, resté lettre morte, avec la LRA.

L'entrée en action de la CPI met un peu plus dans l'embarras le gouvernement soudanais, qui continuerait d'abriter Jospeh Kony au Sud-Soudan et