Beyrouth de notre correspondante
«Il est fou. Il se prend pour le sauveur du Liban et recommence à parler de lui à la troisième personne», se moquaient, il y a encore quelques jours, les adversaires de Michel Aoun. Aujourd'hui, ils rient jaune. Les résultats de la troisième phase des législatives qui se déroulent durant un mois, région par région sont sans appel. Le général maronite est le grand vainqueur du scrutin de dimanche. Rentré au Liban le 7 mai après quatorze ans d'exil en France, cet officier de 75 ans a été à la tête d'un gouvernement intérimaire de 1989 à 1990, avant d'être chassé par les Syriens.
Lutte inégale. Dimanche, pour la première fois depuis le début des élections, le 29 mai, les grands leaders de l'opposition à la tutelle syrienne mesuraient dans les urnes leurs poids respectifs. Lors des deux premières phases du vote, à Beyrouth et dans le Sud, la liste de Saad Hariri, le fils de l'ancien Premier ministre assassiné, puis celles des deux principaux partis chiites, Hezbollah et Amal, avaient raflé la mise sans difficulté, faute de concurrents sérieux.
Dimanche, sur les 58 sièges à pourvoir dans le nord-est de Beyrouth, la montagne libanaise et la Bekaa, 35 étaient âprement disputés. Plus de la moitié des électeurs se sont rendus aux urnes un record. Ils ont donné 22 sièges au général Aoun, qui s'est imposé dans toutes les régions à majorité chrétienne. Et dimanche prochain, ce dernier pourrait encore remporter plusieurs sièges dans le nord du pays, où