Pékin de notre correspondant
La tragédie a frappé en plein après-midi, à l'heure où les élèves sont encore en cours. Un mur d'eau de deux mètres de haut, consécutif à des pluies torrentielles, a ravagé l'école primaire de Shanlan, dans la province du Heilongjiang, dans le nord de la Chine. Le bilan est terrible : officiellement 92 morts, pour la plupart des élèves, mais certains parents parlent de 200 victimes.
Trois jours après la catastrophe, l'émotion n'a pas disparu dans le pays, à mesure que les récits parviennent de ce district rural isolé. Comme l'histoire de Sha Xianjing, une institutrice qui a sauvé vingt de ses élèves en brisant à la main les vitres pour que les enfants puissent s'accrocher aux fenêtres et les a réconfortés et encouragés à tenir bon jusqu'à la fin du passage de la crue fatale. Son exemple est mis en avant dans les médias officiels, toujours friands de héros comme la Chine communiste sait en produire.
Alerte. A l'opposé, cette tragédie a aussi ses coupables, livrés en pâture au public comme de mauvais exemples de cadres communistes irresponsables. Les deux principaux chefs du village, n'ayant pas répondu au téléphone lorsque l'alerte est venue d'un autre village situé en amont, ont été arrêtés. Pire, au poste de police, on a répondu qu'on ne pouvait rien faire car «tout le monde est sorti». Les secours ont également mis un temps excessivement long avant d'arriver. Le gouverneur du Heilongjiang, Zhang Zuoji, a aussitôt admis ses «incontournables respons