Bruxelles envoyé spécial
Comment rebondir après les non français et néerlandais ? Réunis hier à Bruxelles, les dirigeants syndicaux de toute l'Europe ont bien du mal à s'accorder sur la réponse. Le comité exécutif de la Confédération européenne des syndicats (CES), rassemblant 70 secrétaires généraux d'organisations nationales, dont cinq Français (CFDT, FO, CGT, Unsa, CFTC), affichait un désarroi certain. Le Britannique John Monks, leader de la CES, a mis sur la table une résolution qui a tout d'un «plan B» : l'Union européenne, suggère ce texte, «doit consulter le peuple par le biais d'un grand débat» organisé «sur la base d'une note rédigée en style accessible», de façon à aboutir «dans le délai d'un an» à une «déclaration sur l'avenir de l'Europe». Celle-ci, une fois adoptée par les gouvernements, serait soumise en 2007 à ratification. Exit donc le soutien de la CES à la Constitution et le processus de ratification en cours.
Mais John Monks se heurte à l'opposition des syndicalistes italiens et espagnols : «Le non n'est pas supérieur au oui. 250 millions d'Européens ont dit oui, il faut laisser les autres continuer», arguent-ils. Nombre de syndicats qui approuvent la Constitution estiment que plus il y aura de ratifications positives plus les chances sont grandes que le traité demeure la base de toute rediscussion. Mais un autre courant, représenté par la Confédération des syndicats britanniques, répond, lui, qu'il faut «laisser les pays décider de ce qu'ils ont à faire». L