Hussein Hanoun, le guide-interprète de Florence Aubenas, est arrivé hier soir à Paris. Dans l'avion, il a livré à notre journaliste le récit de sa détention, depuis le jour de son enlèvement le 5 janvier.
«Pour moi, la journée avait plutôt bien commencé. J'avais obtenu une interview de l'imam de la mosquée de l'université de Jadriya et l'autorisation de rencontrer les réfugiés de Fallouja qui vivent sur le campus. J'étais content car, à l'époque, il ne délivrait pas facilement cette autorisation, et moi, je dois trouver des bons contacts pour que les journalistes de Libération puissent faire des articles. Là, j'avais fait du bon travail. Depuis, je sais que beaucoup de journalistes ont été enlevés à l'université de Jadriya. Mais, le 5 janvier, nous étions les premiers. Ce scoop, je m'en serais bien passé.
On a rencontré plusieurs familles qui nous ont dit leur détresse. Ça se passait bien, mais on sentait une tension. J'ai dit à Florence qu'il fallait partir et nous sommes allés voir une autre famille qui nous a offert le thé. On est resté un peu sous sa tente. Vers 15 h 45, nous avons repris la voiture pour sortir du campus. J'ai récupéré ma carte grise auprès du gardien car j'avais dû la laisser à la guérite de l'entrée. Je la rangeais dans la boîte à gants pendant que Florence téléphonait au journal. En relevant la tête, je m'aperçois que deux voitures nous coupent la route.
Pistolet. Je ne croyais pas à un enlèvement. Quelques semaines plus tôt, j'étais avec un autre journa