Téhéran envoyé spécial
Même s'il avait voulu participer à la présidentielle, Mehrdad, un taxi de Téhéran, n'aurait pas pu. «Nous sommes six personnes à la maison et, pour être sûr qu'aucun d'entre nous n'aille voter, ma femme a caché toutes nos cartes d'identité», explique-t-il en riant. Les femmes iraniennes sont décidément facétieuses puisqu'il est arrivé la même mésaventure à un directeur de revue qui voulait voter pour Hachemi Rafsandjani. Mais qu'ils se rendent ou non aux urnes, les Iraniens se sont passionnés hier pour un scrutin qui sera peut-être serré, où l'on ignore s'il y aura ou non un second tour et ou même Rafsandjani, grand favori, n'est pas totalement sûr d'être élu.
Selon les sondages, deux des sept autres candidats se détachent : le réformateur Moïn et le radical Qalibaf. «Moi, je vote pour Moïn. Entre le mauvais et le pire, il faut choisir le mauvais», explique un étudiant dans un bureau du nord de Téhéran, où il n'y avait pas foule. A la mosquée de l'avenue Mir Damad, on remarquait une longue file d'attente malgré un soleil accablant. Morteza, la cinquantaine, est venu voter même s'il estime que «le scrutin n'est pas libre». «On doit choisir parmi des candidats qui ont déjà été désignés par le pouvoir», regrette-t-il.
Hassan, 36 ans, psychologue, n'a trouvé «aucun candidat qui mérite d'être élu». Il est quand même «venu voir les Iraniens voter parce qu'on ne peut pas se désintéresser de la vie de son pays». Il ajoute : «Une bonne chose que nous devons à Khat