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Libération

«Un juif n'expulse pas un autre juif»

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publié le 18 juin 2005 à 2h39

Sa-Nour, Homéch (Cisjordanie)

envoyé spécial

«Ce sera le Stalingrad de la Samarie.» Pas moins. Le député d'extrême droite Arié Eldad, venu s'installer à Sa-Nour, le jure. Prévue à la fin de l'été, l'évacuation de quatre colonies isolées de Cisjordanie se heurtera à une «résistance passive» sans «violence physique ni verbale». «Dix mille juifs seront là pour barrer de leurs corps ce décret infâme. Cent mille, peut-être...», martèle Elyakim Haetsni, avocat de Kyriat Arba, polémiste redoutable, qui a décidé, lui aussi, de s'installer à Sa-Nour.

Contrairement aux colonies de Gaza, l'évacuation de Kadim et de Ganim (à l'est de Jénine) et de Homéch et Sa-Nour (nord de Naplouse) risque d'être plus compliquée qu'au Gouch Katif. Car, autour de Gaza, l'armée a déjà conçu un plan de «stérilisation» des zones d'accès, de barrage des routes, d'interdiction d'entrée aux non-résidents des 21 colonies. Ici, dans ce paysage de collines aux allures andalouses, le contrôle sera plus aléatoire. «Il ne manque pas de collines et de routes. Nous irons donc à pied. S'il y a des clôtures, nous aurons des pinces-monseigneur», lâche dans un sourire imperturbable Myriam Adler, 28 ans, six enfants, porte-parole de Sa-Nour. «Nous aurons des groupes organisés, les chemins sont déjà repérés. Nous allons submerger la région. Quand les soldats nous verront, ils retourneront chez eux car ils sont patriotes, les colons ne sont pas leurs ennemis...» Boaz Haetsni qui dit cela, fils d'Elyakim, concessionnaire Citroë