Pékin de notre correspondant
Deux erreurs judiciaires révélées en quelques jours ont donné une image particulièrement négative de la justice chinoise, et surtout des aveux obtenus par la police sous la contrainte. Ces deux cas ont été publiquement révélés par la presse chinoise, mais n'ont pas suscité, dans le pays, le débat espéré par certains sur l'Etat de droit, la justice ou sur la peine de mort.
Condamnation infamante. Le dernier cas en date, révélé par le quotidien Beijing News, n'aura pas permis de réparer l'injustice. Teng Xingshan, l'homme accusé à tort du meurtre d'une jeune hôtesse de 18 ans censée avoir disparu, a été condamné à mort et exécuté en 1989 dans la province du Hunan.
Tous les éléments se liguaient contre lui : il était boucher et on avait retrouvé dans une rivière six morceaux de corps de femme découpés «de manière professionnelle» ; et, selon la police, il fréquentait l'hôtel de passe où travaillait la jeune fille. Ces éléments de contexte ont suffi, malgré l'absence de preuve, à le faire condamner et exécuter. «Jusqu'au moment de l'exécution, il clamait son innocence», a déclaré son avocat, cité par le quotidien pékinois.
Seize ans après sa mort, la «victime» a refait surface : au moment de sa disparition, elle se trouvait en fait... en prison, pour une affaire de drogue. Les enfants du boucher innocent ont demandé que la justice annule la condamnation infamante de leur père. On ignore s'ils comptent demander également des compensations financières à l'