Le Caire de notre correspondante
Les immenses Moubarak en carton qui saluaient la foule ont plié bagage. Les panneaux ornés du portrait du président égyptien entouré d'un coeur, qui couvraient la capitale égyptienne depuis un mois, ont aussi disparu, avec leurs slogans édifiants : «Même les foetus disent oui à Moubarak.» Le ménage est fait, Le Caire est prêt à accueillir aujourd'hui Condoleezza Rice. Une visite pendant laquelle la secrétaire d'Etat américaine va décerner les satisfecit d'une main et manier la badine de l'autre.
Ces derniers mois, les relations entre les Etats-Unis et l'Egypte ont été des plus chaotiques. Une crise qui a culminé avec l'annulation d'une première visite de Condoleezza Rice en mars, en représailles à l'arrestation de l'opposant libéral Ayman Nour, alors que Washington avait exprimé son intention de faire de l'Egypte un des modèles de sa politique de démocratisation au Proche-Orient. La répression et l'interdiction des manifestations, l'arrestation de plus de 800 membres des Frères musulmans, au moment où Washington se disait favorable à une intégration de la confrérie islamiste dans le débat politique, ont aggravé les tensions.
Référendum. Les choses semblaient s'être tassées après un voyage explicatif du Premier ministre, Ahmed Nazif, aux Etats-Unis et l'annonce d'une modification de la Constitution afin de permettre la tenue de la première présidentielle théoriquement pluraliste en Egypte, en septembre. Un «pas en avant» salué par Laura Bush, en