São Paulo de notre correspondante
C'était une décision difficile, mais Lula n'a eu d'autre choix que d'accepter la démission, jeudi, de José Dirceu, chargé du cabinet de la présidence de la République, un poste équivalent à celui de Premier ministre.
Bras droit et éminence grise du chef de l'Etat brésilien, membre comme lui du Parti des travailleurs (PT, gauche), Dirceu n'était plus en mesure de rester en poste, sauf à mettre en cause Lula lui-même.
Scandale. L'ex-ministre est accusé de corruption par un député, Roberto Jefferson, lui-même impliqué dans un autre scandale. Leader du Parti travailliste brésilien (PTB, droite), formation alliée au gouvernement, Jefferson accuse le PT d'avoir versé jusqu'à 15 000 euros par mois à des députés d'autres partis pour s'assurer de leur soutien au Congrès, où la formation de Lula n'a pas la majorité.
Admettant n'avoir aucune preuve de ces pratiques, Jefferson affirme que Dirceu en avait connaissance, laissant même entendre qu'il en était l'instigateur. De son côté, le ministre a expliqué qu'il a demandé sa démission, qui va lui permettre de reprendre son mandat de député, pour mieux se défendre de ces accusations «infondées», qu'il impute à «un complot des élites, qui veulent interrompre le processus démocratique et déstabiliser Lula».
Pour beaucoup, Dirceu aurait dû tomber dès 2004, quand son bras droit était apparu dans une vidéo demandant des pots-de-vin à un baron des jeux clandestins pour financer la campagne électorale de candidats du