Le Caire de notre correspondante
L'heure n'est plus à la complaisance. Condoleezza Rice a abruptement tancé l'Egypte, l'un des plus précieux alliés arabes des Etats-Unis au Proche-Orient, impliqué notamment dans les préparatifs du retrait israélien de Gaza. Lors d'un discours prononcé à l'Université américaine du Caire, la secrétaire d'Etat a lancé une charge implacable contre le régime du président Hosni Moubarak, tout juste crédité d'avoir «ouvert la porte au changement» en introduisant une présidentielle multipartite.
Mais cela ne suffit pas, a martelé Condoleezza Rice, avant d'énumérer les attentes américaines : des élections «libres, équitables et transparentes», «l'état de droit à la place des décrets d'urgence», «un système judiciaire indépendant à la place d'une justice arbitraire», ou encore «la protection des militants pacifiques de la démocratie», une allusion aux agressions dont ont été victimes des opposants et des journalistes en marge du référendum constitutionnel du 25 mai.
Condoleezza Rice a reconnu que, «pendant soixante ans, les Etats-Unis ont recherché la stabilité aux dépens de la démocratie au Proche-Orient et n'ont accompli ni l'un ni l'autre». A la croire, ce temps serait révolu. «Il y a ceux qui disent que la démocratie mène au chaos [...], à la terreur», a-t-elle lancé à l'intention des leaders arabes qui, comme Hosni Moubarak, brandissent la menace islamiste pour justifier la lenteur des réformes. «C'est le contraire qui est vrai : la liberté et la dé