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Libération

Les réformateurs iraniens contestent le résultat du vote

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Battus, ils réclament le report du second tour prévu pour vendredi.
publié le 21 juin 2005 à 2h41

Téhéran envoyé spécial

Battus au premier tour du scrutin présidentiel vendredi, les réformateurs iraniens crient à la fraude et l'un d'eux parle même d'une opération «proche du coup d'Etat». Hier, Moustapha Moïn, soutenu par le principal mouvement réformateur, a même réclamé le report du second tour, prévu pour vendredi. «Il y a eu ingérence organisée des forces militaires avant, pendant et après le vote, ce qui remet en cause l'honnêteté de l'élection. La campagne menée par les forces militaires se servant des fonds publics au profit de l'un des candidats (l'ultraradical Mahmoud Ahmadinejad, ndlr) a permis à celui-ci d'être au second tour», a-t-il accusé.

Dans une lettre courageuse adressée la veille au Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, le religieux Mehdi Karoubi, battu de justesse par Ahmadinejad, avait été encore plus loin en dénonçant «les sommes d'argent versées dans les jours précédant l'élection» et en mettant en cause explicitement les Gardiens de la révolution, les bassidji (les miliciens islamiques) et même le tout-puissant Conseil des gardiens, qui supervise l'élection. Ceux-ci auraient mené dans le plus grand secret une vaste opération de mobilisation au profit de Ahmadinejad. Les Gardiens de la révolution ont aussitôt répondu au religieux, qui vient de démissionner des fonctions importantes qu'il occupe au sein du régime, en lui demandant de s'abstenir de «déshonorer» les suffrages des Iraniens. Usant comme à son habitude de sous-entendus, l'ex-président Ra