La dernière journaliste française résidant de façon permanente à Bagdad, Anne-Sophie Le Mauff, s'est vu intimer l'ordre, hier, par les services du ministère de l'Intérieur irakien, de quitter le pays. «Ils ont vérifié mon passeport et mon visa, ils ont vu que tout était en règle, mais ils m'ont fait comprendre que l'ambassade de France leur avait demandé de m'expulser», a-t-elle affirmé hier, de la capitale irakienne, par téléphone à Libération.
En larmes. La jeune femme, qui travaille comme pigiste pour plusieurs médias (l'Humanité, Sud-Ouest, Radio Monte-Carlo, Radio Vatican, Radio Canada, etc.), et qui est installée à Bagdad depuis quinze mois, était en larmes. «Je ne comprends pas cette décision, dit-elle. Je fais mon boulot, je suis prudente, je ne quitte pas mon hôtel.» Les agents du ministère de l'Intérieur irakien lui ont indiqué qu'elle recevrait aujourd'hui la notification officielle de son expulsion.
Reporters sans frontières a aussitôt dénoncé cette expulsion qui constitue «une grave atteinte à la liberté de la presse». «Si les autorités françaises ont réellement demandé aux Irakiens d'expulser Anne-Sophie Le Mauff, ajoute RSF, cette procédure est inacceptable. Ce n'est en aucun cas aux autorités françaises de décider quel journaliste doit ou ne doit pas rester en Irak. (...) L'interférence d'un gouvernement, même s'il agit pour des raisons de sécurité, n'est pas admissible.»
Démenti. De son côté, le ministère des Affaires étrangères a démenti avoir réclamé l'expuls