Téhéran envoyé spécial
Pourquoi, à Téhéran, les immeubles de l'avenue du Kurdistan sont-ils recouverts d'immenses fresques à la gloire des martyrs de la guerre Irak-Iran ? C'est parce que Mahmoud Ahmadinejad, le maire de la ville, n'aime pas les Kurdes (qui ont toujours été très réservés à l'égard de la République islamique), répondent ses adversaires, précisant qu'il aurait même voulu faire débaptiser cette artère. Ce candidat ultraradical à l'élection présidentielle d'aujourd'hui n'aimant pas le théâtre non plus, on lui prête l'intention d'édifier une mosquée sur le grand parking du théâtre de la Ville, au risque de congestionner un peu plus la capitale.
En Iran, le combat politique passe par des batailles culturelles. Ali Akbar Hachemi Rafsandjani a, non sans intelligence, fait appel à deux réalisateurs très en vogue, Rassoul Sadr Amelli et Kamal Tabrizi, pour son film de campagne. L'un est populaire pour avoir évoqué la jeunesse et ses problèmes, l'autre pour avoir dénoncé l'islamisme réactionnaire. Ahmadinejad a lui aussi misé sur le cinéma, en prenant Jawad Chamaqdari, un célèbre metteur en scène de films de... guerre.
Bête noire. C'est à la Maison des artistes, un lieu d'expression et de rencontres, que se cristallisent les conflits culturels entre réformistes et conservateurs. Son directeur, Behrouz Gharibpour, est devenu une des bêtes noires du maire de Téhéran. Il cumule en effet le double handicap d'être kurde et homme de théâtre. «Les deux candidats représentent deu