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Libération

Le pétrole braque le Cameroun et le Nigeria

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Yaoundé accuse les forces nigérianes d'attaques dans la péninsule de Bakassi.
publié le 24 juin 2005 à 2h43
(mis à jour le 24 juin 2005 à 2h43)

Le Nigeria et le Cameroun sont-ils prêts à se faire la guerre pour 1 000 km2 ? Depuis plus de dix ans, la péninsule de Bakassi empoisonne les relations entre les deux pays, qui menacent régulièrement de dégénérer en conflit ouvert. Mercredi, les autorités de Yaoundé ont révélé faire face depuis début juin à une série d'attaques des forces nigérianes, qui se seraient soldées, selon elles, par «la mort d'un soldat camerounais, un blessé grave et des dégâts matériels». Et indiqué leur intention de saisir l'ONU. Le gouvernement nigérian évoque pour sa part un banal conflit entre pêcheurs. Sur la défensive, il vient toutefois d'annoncer l'ouverture d'une enquête sur ces événements.

De fait, c'est moins la terre que le contrôle des eaux territoriales qui est en jeu à Bakassi. La péninsule est située sur le golfe de Guinée, qui contiendrait ­ selon les experts ­ près de 10 % des réserves mondiales en pétrole. Dans cette zone, le Nigeria explore un champ pétrolifère prometteur, mais qui devrait théoriquement lui échapper car, en 2002, un arbitrage de l'ONU a attribué la péninsule de Bakassi au Cameroun.

Les derniers incidents risquent de remettre en cause plus de dix ans de médiation internationale. Saisie par Yaoundé en 1994, l'ONU pensait avoir désamorcé cette bombe à retardement. Mais, en septembre 2004, Abuja a reporté sine die le retrait de ses forces, invoquant l'opposition des autorités locales dans une péninsule peuplée de 150 000 Nigérians.

A Paris, on suit attentivement le do