Il reste un portrait sur la façade de l'hôtel de ville de Paris, depuis que ceux de Florence Aubenas et Hussein Hanoun ont été décrochés après leur libération, le 11 juin : celui de la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, 43 ans, otage des Forces armées révolutionnaires de Colombie, les Farc, depuis quarante mois. Le 23 février 2002, des guérilleros ont enlevé, sur une route du sud de la Colombie, cette candidate des Verts à la présidentielle et sa directrice de campagne, Clara Rojas. «De plus en plus de gens rejoignent notre mouvement, souligne Julia Lebon, du comité français de soutien. Mais il faut que la mobilisation soit générale pour que nous puissions obtenir sa libération. Cinq mois de détention, comme pour Florence, c'est déjà énorme. Quarante mois, c'est inimaginable !»
Echange. Les négociations sont au point mort. Les Farc, principale guérilla marxiste du pays avec 17 000 hommes, réclament un «échange humanitaire» entre une soixantaine d'otages et plusieurs centaines de leurs combattants emprisonnés, mais le président colombien Alvaro Uribe refuse de discuter avec des «terroristes». La dernière revendication de la guérilla la libération d'un de leurs chefs extradé aux Etats-Unis, Simon Trinidad, comme condition à tout échange d'otages bloque encore davantage la situation.
En mai 2005, Uribe a autorisé l'armée à libérer par la force les otages des Farc. Une décision condamnée par l'ONU et redoutée par les proches des otages : en mai 2003, à l'approche d'hélicopt