Téhéran envoyé spécial
A minuit, vendredi soir, l'ultraconservateur Ahmadinejad arrivait largement en tête de la présidentielle avec 60 % des voix, après dépouillement de 13 millions de bulletins de vote. Il manquait encore le résultat des votes des grandes villes. 22 millions de personnes auraient participé au scrutin. La presse radicale criait déjà victoire dans ses éditions à paraître samedi.
Le Sud contre le Nord. Le tchador contre le foulard. Mahmoud Ahmadinejad contre Hachemi Rafsandjani. A Téhéran, la géographie et la sociologie se mêlent de politique. Ainsi, les quartiers du sud de la capitale, pauvres et traditionnellement religieux, ont voté vendredi massivement pour le candidat islamiste ultraradical tandis que ceux du nord, plus aisés et occidentalisés, ont choisi celui qui incarne le «pragmatisme» et le libéralisme économique.
Idem pour le voile islamique, obligatoire : à quelques exceptions, toutes les électrices du Sud portaient le tchador, celles du Nord lui préférant des étoffes beaucoup plus légères. Petite exception : certaines jeunes femmes, impudiques au regard du code islamique, ont voté pour l'ultraradical. Comme Roya, une lycéenne de 17 ans, dont le foulard cache mal la chevelure. «L'important, ce n'est pas l'apparence. C'est l'intérieur de soi. Ahmadinejad, lui-même, dit que les vêtements sont sans importance. Il est plus moderne que Rafsandjani et plus religieux. Et si près de nous.»
Dans le centre, la mosquée Husseinieh-Ershad accueille à peu près auta