Nagapattinam (Tamil Nadu) envoyé spécial
Une forte odeur de poisson plane sur le port. Le signe d'un retour à un semblant de normalité dans cette région totalement dévastée par le tsunami il y a six mois. Tandis que les pelleteuses continuent de déblayer le port, les femmes vendent le poisson sur le quai. La plupart des pêcheurs ont enfin reçu de nouveaux bateaux, des petites embarcations en fibre de verre distribuées par milliers tant par le gouvernement que par les dizaines d'ONG qui opèrent dans la région.
Chaleur insupportable. En dehors de la pêche, les séquelles du 26 décembre sont omniprésentes. Dans le seul district de Nagapattinam, 70 000 personnes continuent de vivre dans les abris temporaires construits à la hâte début janvier. Des rangées de cabanes en tôle surpeuplées, où la chaleur est insupportable, et les conditions d'hygiène de plus en plus précaires. Certains, d'ailleurs, n'ont pas voulu s'y installer, préférant construire leurs propres paillotes, ou retourner dans leurs maisons en ruines. «C'était invivable», explique simplement Pakkirisamy, installé sous la véranda de sa maisonnette pour moitié détruite, entourée de gravats, sur la plage d'Akkarapatai.
Dans les camps, on attend maintenant avec impatience d'être relogé dans des maisons en dur promises par les autorités. «Nous avons tenu pendant la saison chaude, mais nous ne pouvons pas rester ici pendant la mousson», s'inquiète Elajiammah, 70 ans, en désignant les fuites dans le toit de la minuscule pièce où