Téhéran envoyé spécial
Dans cette ville tentaculaire qui glisse du nord au sud, de la montagne vers la plaine et le désert, que l'été brûle pendant trois mois, accablée d'embouteillages et de pollution pendant toute l'année, c'est évidemment sur les hauteurs qu'il fait bon vivre. Les classes aisées, les professions libérales, les riches commerçants et les artistes s'y sont établis. Les dirigeants aussi depuis que le Shah y installa son palais. Même Khomeiny termina ses jours dans sa maisonnette du quartier ombragé de Niavaran. Rafsandjani et Mohammed Khatami, le président sortant, ne firent pas exception. Un seul, pourtant, n'a pas cédé aux sirènes des cimes : Mahmoud Ahmadinejad. L'homme que les Iraniens viennent d'élire vit en effet dans le sud de la ville, vaste territoire éreinté par la pauvreté, le sous-emploi et le manque d'infrastructures. Et il a eu le génie de montrer sa maison à la télévision.
Fils de forgeron âgé de 49 ans
«C'est une habitation toute simple, comme celle dans laquelle on vit», relève Arshaf Laghmati, un architecte au chômage, qui a voté pour lui notamment pour cette raison. Face à Rafsandjani, dont la richesse est un sujet de discussion quotidien, la stratégie du candidat ultraradical a été d'apparaître comme le candidat des pauvres, des mostazafin, ces «déshérités», dont Khomeiny lui-même s'était fait le champion.
C'est donc un homme simple, proche du peuple, un fils de forgeron âgé de 49 ans que les Iraniens ont élu. Maire de Téhéran depuis 2003, il