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Libération

En Côte-d'Ivoire, rebelles et pouvoir ne désarment pas

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publié le 28 juin 2005 à 2h46

«Ils ne désarmeront jamais !» Depuis le début de la crise en Côte-d'Ivoire, en septembre 2002, le président Gbagbo est convaincu que les rebelles, qui tiennent la moitié nord du pays, ne déposeront pas les armes avec lesquelles ils ont tenté de le renverser. Il l'a encore répété récemment à un interlocuteur français.

Sommets stériles. Il n'aura donc pas été surpris, hier, quand la mission de l'ONU en Côte-d'Ivoire (Onuci) a annoncé le report «à une date ultérieure» du processus de désarmement censé démarrer le jour même. Une fois de plus, la solution aux problèmes ivoiriens se joue hors du pays. Le président sud-africain, Thabo Mbeki, réunit aujourd'hui à Pretoria les principaux acteurs de la crise ivoirienne pour tenter une énième relance du processus de «réconciliation». Jamais, sans doute, un conflit en Afrique n'aura suscité autant de sommets jusqu'ici stériles.

Début avril à Pretoria, les parties en conflit avaient convenu de remettre l'ouvrage sur le métier. Peu après, Gbagbo octroyait à son ennemi intime, Alassane Ouattara, le droit de se présenter à la présidentielle du 30 octobre. Puis les militaires des deux camps proclamaient la paix des braves, promettant de désarmer dès le 27 juin. Mais, comme en mars et en octobre 2004, une mécanique implacable a ruiné ce timide espoir. Début juin, les tensions entre les communautés qui peuplent la «boucle du cacao» à l'Ouest ont dégénéré en massacre : une cinquantaine de villageois de l'ethnie guéré ont été tués près de Duékoué