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Libération
Interview

«On tue nos frères et personne ne dit rien»

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publié le 28 juin 2005 à 2h46

Ministre des Eaux et Forêts, Adou Assoa est l'un des plus proches conseillers du président Laurent Gbagbo. Il réagit à l'annonce du report du processus de désarmement.

Pourquoi la Côte-d'Ivoire vient-elle de rater un nouveau rendez-vous avec la paix ?

Depuis le début de la crise, chaque fois qu'une date butoir est fixée pour rendre les armes, les rebelles trouvent toujours un prétexte pour les conserver. Or la communauté internationale ne se décide pas à les désarmer par la force.

Les rebelles arguent que les milices loyales au pouvoir d'Abidjan refusent de désarmer...

Mais, avant le 18 septembre 2002, il n'y avait pas de milices en Côte-d'Ivoire ! Aucun civil n'était armé. Tout a changé quand des bandes armées venues des pays voisins se sont mises à massacrer la population, comme récemment à Duékoué, dans l'ouest. De paisibles paysans et même des nouveaux-nés ont été égorgés pendant la nuit. Les civils n'ont-ils pas le droit de se défendre ?

N'est-ce pas plutôt à l'armée ivoirienne d'assurer leur sécurité ?

Ce ne sont pas des milices, mais des civils qui ne savent pas si leur voisin n'est pas un rebelle qui va venir les assassiner dans la nuit ! Ce n'est pas écrit sur leur front. Dans une zone de grande insécurité, comme dans l'ouest, on est obligé de se défendre.

Qu'attendez-vous de la communauté internationale ?

Si elle reconnaît qu'elle est impuissante et si elle refuse de désarmer les rebelles par la force, qu'elle dégage ! Qu'elle laisse les Ivoiriens régler eux-mêmes le probl