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Libération

Parfum de paix froide entre l'Estonie et la Russie

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Moscou refuse de reconnaître la frontière avec son ex-satellite, ce que regrette le Premier ministre estonien.
publié le 28 juin 2005 à 2h46
(mis à jour le 28 juin 2005 à 2h46)

L'histoire n'en finit pas d'empoisonner les relations à l'Est. La Russie a annoncé hier qu'elle «retirait sa signature» de l'accord sur les frontières avec l'Estonie signé le 14 mai. A l'origine de sa colère, la mention ajoutée dans le préambule par les Estoniens de l'«agression» soviétique dont leur pays a été victime et de son «incorporation illégale» à l'URSS au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Conclu après près de dix ans de tractations, l'accord avait été salué en Europe comme un premier pas vers une réconciliation.

«La Russie a un problème avec la lecture de l'histoire», a déclaré hier à Libération le Premier ministre estonien, Andrus Ansip, de passage à Paris : «J'espère que les Russes reliront le texte, verront qu'il n'y a aucun problème et finalement le signeront.» Le chef du gouvernement cherchait à dédramatiser : «Il est arrivé la même chose à la Lituanie. Un accord sur les frontières avait été trouvé en 1997. Il fut ratifié par les Lituaniens en 1999 et par les Russes seulement en 2003.»

La situation paraît toutefois bloquée. «Il faut recommencer les négociations», a tranché le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. En face, l'Estonie estime être dans son bon droit en mettant entre parenthèses la République soviétique de l'après-guerre et en revendiquant la continuité historique avec l'Etat estonien de 1918. Elle a même fait un geste en évitant le terme «occupation» qui avait provoqué une polémique lors du soixantième anniversaire de la fin