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Libération

Rogozine, le vrai-faux ami de Poutine

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Ex-proche du président russe, le leader d'un parti d'opposition aimerait lui succéder en 2008.
publié le 28 juin 2005 à 2h46

Moscou de notre correspondante

Un petit hôtel particulier en plein centre de Moscou et une immense salle de billard en guise d'antichambre : Dmitri Rogozine, 41 ans, est un joueur politique russe, c'est-à-dire qu'il participe à un jeu encore très spécial. A Moscou, certains le donnent aujourd'hui comme un possible successeur de Vladimir Poutine en 2008. «Excellente idée», sourit malicieusement Dmitri Rogozine, alternant le russe et le français, que cet ancien journaliste maîtrise de même que l'espagnol, l'italien, le tchèque et l'anglais. «Mais maintenant, je représente un parti politique qui est clairement dans l'opposition et je ne suis plus prêt à n'importe quel compromis.» Créé juste avant les législatives de 2003, sur initiative du Kremlin qui souhaitait une opposition «domestiquée», selon la plupart des politologues moscovites, son parti Rodina («la Patrie») se veut aujourd'hui un «authentique» parti d'opposition russe, aux côtés des communistes et des libéraux. En janvier dernier, Rogozine a même fait quelques jours de grève de la faim, pour protester contre les coupes sociales imposées par le Kremlin, et sans doute aussi signaler qu'il passait à une opposition plus sévère.

«Poutine dit des choses justes, mais il ne fait rien de tout ce qu'il dit de beau, explique Rogozine, qui fut pourtant en 2002-2003, le représentant du président russe lors des négociations avec l'UE sur le statut de Kaliningrad ­ une enclave russe séparée du reste de la Russie par le territoire de d