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Libération

La guerre des cartels ensanglante le nord du Mexique

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publié le 29 juin 2005 à 2h46

C'est un peu le Far West, sauf que c'est dans le nord du Mexique. Sauf que les vieux revolvers sont des AK-47 et les mustangs, des 4x4. Près de 600 personnes ont été assassinées de sang-froid depuis le début de l'année dans la «guerre des cartels» de la drogue, principalement dans les Etats limitrophes des Etats-Unis, points de passage, selon la CIA, de près de 70 % de la cocaïne qui entre chaque année sur le territoire américain, sans parler de l'héroïne et de la marijuana. Principales victimes : les narcos eux-mêmes. Depuis 2003, les trois cartels dits «du Golfe» (du Mexique, ndlr), «de Tijuana» et «de Sinaloa», se tirent dessus, en compétition pour les routes qui mènent la drogue aux Etats-Unis. Autres victimes : des juges, des avocats, des policiers, des journalistes...

Doigts coupés. Dimanche encore, deux policiers de Chihuahua, un responsable et son adjoint du bureau du procureur de la ville, ont été retrouvés étranglés, en petite tenue, dans une voiture volée, le premier dans le coffre, le second sur le siège arrière. Dans la même ville, il y a quinze jours, un responsable de l'aéroport de Mexico, qui enquêtait dans le nord, était blessé dans une tentative d'assassinat. Trois jours plus tard, douze hommes armés sont venus l'achever sur son lit d'hôpital, tuant au passage ses deux gardes du corps. La veille, à Ciudad Juarez, un ancien commandant de police avait été retrouvé mort, criblé de balles, les doigts coupés, une des «marques» des narcos mexicains. Le 9 juin, à N