Washington de notre correspondant
Cinq références au 11 septembre 2001, deux mentions d'Oussama ben Laden, trente-quatre fois les mots «terreur», «terrorisme» ou «terroriste». Face à des sondages en dégringolade, George W. Bush, qui s'adressait mardi soir aux Américains, n'a pas opté pour la subtilité. Pour justifier la guerre en Irak, qui a déjà fait 1 730 morts américains, 12 000 blessés, et coûté 200 milliards de dollars, il a pesamment brandi l'image sanglante des attentats contre le World Trade Center. «La guerre a touché nos côtes le 11 septembre 2001», a-t-il dit d'entrée de jeu, devant quelques centaines de soldats de la base militaire de Fort Bragg, en Caroline-du-Nord. «[Les terroristes] essayent d'ébranler notre volonté en Irak, tout comme ils avaient tenté de le faire le 11 septembre 2001», a-t-il poursuivi.
En associant les mots «guerre en Irak» et «11 septembre», Bush veut réveiller le patriotisme américain et faire oublier que son pays est parti dans une guerre sur la base d'informations fausses : la prétendue existence d'armes de destruction massive et les prétendus liens opérationnels entre Saddam Hussein et Al-Qaeda.
Départ. L'opinion sur la guerre se dégrade depuis des mois. Seul un Américain sur cinq a l'impression que les insurgés perdent du terrain ; plus de la moitié estiment que cette guerre était une erreur. Certains élus au Congrès, y compris républicains, réclament un calendrier de départ. Bush affirme «comprendre» leur impatience, mais considère que