La Croatie refuse de s'avouer vaincue. Même si «le contexte est moins favorable», elle croit toujours en ses chances d'intégrer prochainement l'Union européenne. «Cela n'arrêtera pas le processus qui est déjà lancé», assure le président Stipe Mesic, de passage à Paris, «mais cela ne va pas l'accélérer». Tous les pays des Balkans tentent ainsi de faire bonne figure. Mais le doute s'est insinué sur la volonté de l'UE, en pleine crise interne, d'absorber de nouveaux membres.
Après la Roumanie et la Bulgarie, attendues en 2007, ou au plus tard en 2008, la Croatie devrait être la prochaine à rejoindre l'Union. Mais l'ouverture de ses négociations d'adhésion, qui, prévue le 17 mars, avait été repoussée in extremis, dépend de sa coopération avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). Et ce report risque de s'éterniser si Zagreb ne livre pas le général en fuite Ante Gotovina, inculpé de crimes de guerre, ou ne montre pas qu'elle fait tout pour le localiser.
«Le dernier rapport de Carla Del Ponte (la procureure du TPIY, ndlr) est moins dur, se félicite Mesic. Elle souligne que nous avons intensifié nos efforts pour retrouver Gotovina. Quel intérêt aurions-nous à ne pas le livrer alors que c'est le dernier point de blocage?» Zagreb semble avoir enfin pris des mesures sérieuses: les sources de financement des réseaux de soutien à Gotovina, un héros de la guerre contre les Serbes dans son pays, ont notamment été taries, assure le Président. Mais certains au sein de