Jérusalem de notre correspondant
Pour les adversaires de l'évacuation des colonies de Gouch Katif (sud de Gaza), il s'agissait d'une sorte de répétition générale. En prévision du jour J, les partisans de la colonisation ont lancé hier des opérations de harcèlement dans toutes les régions d'Israël, afin de gêner le travail de la police et de «bloquer tout le pays».
Sanctions. Le Premier ministre Ariel Sharon a adressé une mise en garde aux manifestants : «Nous ne laisserons pas des gangs saper les assises du pays. Nous devons agir contre eux avec une main de fer.» Il a aussi demandé des «sanctions contre les rabbins qui envoient des enfants bloquer les carrefours».
Près de 6 000 policiers se sont déployés aux carrefours principaux afin d'empêcher le barrage des routes décrété par une organisation extrémiste, Habaït haléoumi («la Maison nationale»), au demeurant désavouée par le Conseil de Judée-Samarie, la cheville ouvrière de l'opposition à l'évacuation. Hélicoptères, canons à eau, police montée, unités antiémeutes, ont été mobilisés toute la journée sans pouvoir empêcher l'obstruction de l'entrée de Jérusalem, de Haïfa, du boulevard intérieur de Tel-Aviv. Des dizaines de manifestants ont été arrêtés.
Blocus. Un avant-goût dangereux de l'agitation a été donné tôt hier matin, sur la route reliant Tel-Aviv à Jérusalem, à hauteur de Kfar Habad : des clous et de l'huile ont été répandus sur la chaussée. Vingt véhicules ont eu leurs pneus crevés, la circulation a été bloquée pendant