En pleine crise européenne, le Royaume-Uni assume à partir d'aujourd'hui la présidence tournante de l'Union. Le Premier ministre Tony Blair, qui succède au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, se retrouve face à un double défi qu'il ne sera pas facile de relever : parvenir à un accord sur le budget communautaire et donner un nouvel élan à la construction européenne après le double non, français et hollandais, à la Constitution.
Concernant le budget à l'origine du fiasco du dernier Conseil européen, les chances de succès paraissent bien minces tant les positions restent figées. Exposant les buts de la présidence britannique hier aux députés, le chef de la diplomatie britannique, Jack Straw, n'a montré aucun infléchissement, liant toujours un réexamen du rabais britannique à une révision de la PAC (politique agricole commune). Or Paris s'y oppose farouchement, arguant du fait qu'un accord conclu en 2002 reconduit les subventions aux agriculteurs jusqu'en 2013. Simultanément, le Premier ministre Dominique de Villepin a exclu de «négocier» sur la PAC.
«Nous ferons tout pour parvenir à un compromis» à l'occasion du Sommet européen de décembre qui conclura la présidence semestrielle, a expliqué l'ambassadeur britannique à Paris, John Holmes, devant la presse diplomatique, «mais ce sera difficile». «D'autant que nous faisons d'une certaine façon partie du problème.» «Si nous n'y parvenons pas, ce ne sera pas un drame, a-t-il ajouté, la crise est autrement plus profonde, à la fois cris