Menu
Libération

Bouteflika dérape à boulets rouges contre la France

Article réservé aux abonnés
Le président algérien accuse Paris de «négationnisme» et de «révisionnisme» sur la colonisation.
publié le 1er juillet 2005 à 2h49

«Cécité mentale», «négationnisme», «révisionnisme» : Abdelaziz Bouteflika persiste et signe. Il y a deux mois, le président algérien faisait lire un discours surprenant lors de la commémoration des massacres de Sétif du 8 mai 1945 ­ plusieurs centaines de morts algériens. Accusant la France d'avoir commis un «génocide» en Algérie pendant la colonisation, il précisait sa pensée en qualifiant de «fours de la honte» les grottes dans lesquelles les conquérants français avaient enfumé des rebelles arabes au milieu du XIXe siècle. Et d'ajouter : «Ces fours étaient identiques aux fours crématoires des nazis.» Bouteflika entendait riposter , tardivement, à une loi adoptée le 23 février 2005 par le Parlement français et ressentie, à juste titre, comme une provocation par les Algériens. Celle-ci faisait référence au «rôle positif de la présence française, notamment en Afrique du Nord».

Le propos est assez révoltant pour susciter un haut-le-coeur des Algériens, qui ont payé le prix fort pour leur indépendance. L'outrance de Bouteflika suggérait cependant aussi un calcul politicien, un rien démagogue car surfant d'autant plus sur le nationalisme qu'il a besoin d'en apparaître le héraut pour mieux signer ­ et imposer à ses détracteurs ­, fin 2005, un «traité d'amitié» avec la France. Il tente aussi d'obtenir de Paris avant cette signature la «repentance» à laquelle la France officielle n'a toujours pas su se livrer. «Cela lui permettrait de conforter plus encore le pouvoir absolu qu'il me