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Libération

Le rapt d'un imam par la CIA embarrasse Berlusconi

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Enlevé à Milan en février 2003, Abou Omar a été amené en Egypte et torturé.
publié le 1er juillet 2005 à 2h49

Rome de notre correspondant

Sommé de s'expliquer sur l'enlèvement à Milan en février 2003 de l'imam égyptien Abou Omar par un commando de la CIA, le gouvernement Berlusconi a plaidé hier l'ignorance. Devant le Parlement, le ministre Carlo Giovanardi a assuré que l'opération menée par les services secrets américains «n'a jamais été portée à la connaissance du gouvernement et des institutions nationales». L'enlèvement «n'a donc jamais été autorisé» par Rome, a souligné le ministre, précisant qu'«une implication des services italiens n'est pas, à plus forte raison, envisageable». L'ambassadeur américain en Italie, Mel Sembler, a été convoqué par Silvio Berlusconi pour «clarifier l'affaire». Pour le gouvernement italien, qui soutient sans réserve la croisade antiterroriste de George Bush, l'affaire est devenue particulièrement embarrassante après l'émission, il y a quelques jours et sur demande des magistrats de Milan, de treize mandats d'arrêt européens à l'encontre de membres du commando. Pour la première fois, la justice d'un pays, qui plus est allié, demande officiellement des comptes à Washington sur les enlèvements de personnes proches des milieux islamistes. Depuis le 11 septembre, la CIA aurait en effet mené environ 70 opérations de ce type un peu partout dans le monde.

Terrorisme. Outre les treize agents de la CIA, la justice enquête sur dix autres Américains soupçonnés d'avoir participé à l'enlèvement. Parmi eux, un commandant de la base militaire américaine d'Aviano. Le