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Libération

Etats-Unis: bras de fer à la Cour suprême

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Bataille de succession pour remplacer le départ en retraite d'une juge.
publié le 2 juillet 2005 à 2h50

Washington de notre correspondant

En annonçant qu'elle désirait prendre sa retraite, la juge de la Cour suprême Sandra Day O'Connor a déclenché aux Etats-Unis un petit tremblement de terre, qui devrait logiquement conduire à une bataille politique homérique. Car son remplacement est lourd d'enjeux. Sandra Day O'Connor est une conservatrice modérée. Dans la composition de la Cour, elle occupe une position centrale, ce qui en faisait la femme «la plus influente des Etats-Unis». Tantôt elle a voté avec les conservateurs, tantôt avec les progressistes (sur des sujets de société comme l'avortement, l'homosexualité ou la «discrimination positive»). Si George W. Bush parvient à nommer, pour lui succéder, un conservateur plus franchement marqué à droite, comme il en avait exprimé l'intention pendant la campagne électorale, la Cour suprême basculera donc dans le conservatisme. Ce qui aurait des conséquences importantes pour la société américaine: par ses décisions, la Cour suprême façonne les droits et les libertés des citoyens. C'est elle qui a autorisé l'avortement, interdit la peine de mort pour les mineurs ou les lois antihomosexuels de certains Etats.

Le Président doit désigner un candidat, que le Sénat doit confirmer. Les démocrates affûtent donc depuis vendredi leurs flèches. Ils se sont juré de tout faire pour bloquer la nomination d'un juge qui serait hostile au droit à l'avortement. Ils peuvent se lancer dans des manoeuvres d'obstruction, que les sénateurs républicains, qui o